« Mois précédent | Mois suivant »

Calendrier apicole - Juin

Dans l’atelier de l’apiculteur :

On s’organise, car les hausses bien remplies vont défiler :

Ah ! Il y en a au moins « un » qui m’a posé la question
« Mais pourquoi dis-tu que la reine s’arrête de pondre, alors que sur internet on n’en parle nulle part ? »

Réponse plus loin …

Je ne veux pas non plus me substituer aux conférenciers et la description des travaux du mois n’est pas non plus un cour d’apiculture. Néanmoins, je signe car j’assume…ce que j’écris.

  • On a encore des cadres de réserves pour les hausses.
    De préférence des cadres neufs aussi bien pour les hausses que pour les corps, ils seront garnis de cire gaufrée au fur et à mesure afin de ne pas en garder en hiver, car ils s’abîmeront avec le temps.
  • Le soleil est assez « dense » pour sortir la fondeuse solaire et on fait fondre les vieux cadres déjà récupérés des ruches vides en hiver.
    Les cadres abîmés ou trop vieux des hausses où on a extrait seront aussi mis à fondre.
    De même que les résidus de cire des fausses bâtisses et « ponts » entre les cadres. La cire sera démoulée au fur et à mesure et stockée à l’abri des papillons de fausse teigne.
    Cette cire sera échangée chez le revendeur de matériel avec votre nom et la date de récolte en cas de contrôle de l’AFSCA, pour la traçabilité s’il y a des résidus toxiques…
    Les restes de fontes seront grattés et pourront servir d’allume feu pour votre poêle à bois en hiver.
  • La fondeuse à vapeur est utile pour des grandes quantités et nous choisirons alors de faire ce travail plutôt en hiver.
  • Le matériel d’extraction est nettoyé après chaque utilisation sans attendre que la poussière vienne s’y coller et autres insectes comme les mouchettes d’orages etc. Personnellement, je fais lécher les abeilles, ensuite je lave à l’eau chaude avec du CHEMIPRO (oxygène actif en poudre), produit non toxique, ne demandant pas de rinçage et ne laissant pas résidu. (on en trouve chez Brouwland, via AVEVE ou Le Moulin de Bièrges)
  • Des nouvelles ruches sont prêtes à recevoir les ruchettes que l’on va transvaser (plutôt fin du mois si tout va bien..)
  • En vue de récolter des essaims, idem qu’en mai, il faut déjà préparer au moins un récipient solide et léger, tel qu’un panier à essaims, ou un carton solide, ou encore une caisse en bois léger.
    De même qu’un plancher avec une latte permettant l’ouverture du récipient.
    Pierre place directement la ruchette en dessous de l’endroit de récolte, ainsi pas de transvasement contraignant.
  • Pour ceux qui feront de l’élevage de reines, idem, tout doit être prêt également.
  • Les chasses abeilles avec leur plateau, je suggère le losange (génial)
  • Le matériel d’extraction et de maturation doit être propre.
  • Premier traitement anti-varroa !! lorsque les premières hausses sont enlevées.
    Pas de traitement tant qu’il y a des hausses, et même deux semaine sans hausses, dans les modes d’emplois des produits.

Au rucher :
On observe déjà le couvain et souvent, mince alors, pas d’œufs !!

  • On met en place les ruchettes pleines avec les nucléis ou des essaims, on les nourrit .
    On observe les naissances de reines, ou alors on introduit des nouvelles reines achetées chez un collègue qui fait l’élevage.
  • On visite les corps car on profite de l’absence des hausses, parties pour l’extraction afin d’évaluer la ponte de la reine. AH ! Eh bien la reine ne pond plus, elle s’arrête de pondre et cela peut durer plusieurs jours mais moins qu’une semaine.

Arrêt de la ponte
Cela est du au traumatisme causé par la première récolte, en effet un manque d’espace soudain est provoqué par l’enlèvement des hausses.
Les butineuses ne se soucient pas de cette moisson et malheureusement ne trouvent plus de place pour stocker leur butin, elles vont le stocker dans les alvéoles qui sont destinées à la ponte de la reine.
Cette théorie je la vérifie chaque année depuis toujours, attention, car même en plaçant des hausses de remplacement, cela ne marche pas non plus.
Les hausses fraîchement récoltées non plus, les abeilles vont les nettoyer et non stocker directement du miel dans les cellules. Des hausses bien pleines accélèrent ce phénomène avant la récolte.
C’est pourquoi on dit souvent :
« ne tardez pas à récolter même au trois quart du remplissage des cadres ».
Cela peut empêcher l’essaimage.

Cette observation est décrite dans les thèses des grands apiculteurs tels que le Père Adam, Monsieur Taranoff, Clément Segers, Entomologiste de la Sorbonne (mon cher Grand Père), Von Frisch, et dernièrement par Hubert Guerriat « être performant en apiculture ». Ce phénomène peut évidemment provoquer la fameuse fièvre d’essaimage.

Il existe une parade qui consiste à placer une hausse vide supplémentaire et de retarder d’au minimum trois jours la récolte.
Pourquoi trois jours ?
Simplement parce que les abeilles mettent trois jours pour nettoyer et adopter un nouvel espace.

  • On place des nouveaux cadres sur les rives des couvains. On récupère les cadres de miel et des cadres de couvains pour créer des nucléis. Les abeilles restent sur les cadres sans la reine ! bien sûr.
  • Les essaims sont cueillis et soit sont remis « à la souche » ou dans une nouvelles ruche ou ruchette. Pour savoir d’où vient l’essaim, on met une poignée d’abeilles dans un pot avec de la farine ou du sucre glace impalpable. On mélange doucement, et on les lâche devant le rucher. Il suffit d’observer les trous de vol pour savoir d’où elles viennent.
  • Le mois de juin est primordial pour agrandir son cheptel ! et pour conditionner ses colonies avant les préparatifs de nourrissement d’hiver. Après la dernière récolte qui aura lieu en juillet, les colonies devront être fortes. N’oublions pas que le miel qu’on leur enlève est ou était au départ la seule source de nourriture pour tout le restant de l’année jusqu’au printemps.
  • Augmenter le nombre de hausses en juin est inopportun ! La reine va doucement freiner sa ponte avec la descente de la lumière après le solstice de la Saint Jean. Connaissez-vous l’herbe de Saint-Jean ? Lorsque vous pressez une fleur jaune de Saint-Jean entre les doigts, vous saignez….On l’appelle aussi le millepertuis.
  • Il est temps pour les abeilles de remplir aussi le corps car la reine va ralentir sa ponte et laisser de la place pour stocker du miel tout autour du couvain.

La miellée de printemps est terminée. Elle redémarre de plus belle avec les fameux « faux acacias » ou robiniers. Les châtaigniers, les tilleuls, les ronces, le trèfle, marguerite, sureau noir, églantiers, fleur de jardin multiples et bord des champs.

  • Une mauvaise méthode de récolte peut provoquer la furie des colonies et vous faire piquer à 50 mètres à la ronde !! et vos voisins avec !
  • Le « chasse-abeille » est un outil fantastique et incontournable. Il restera en place 12 heures minimum de jour et 24 heures si vous le placez le soir.
  • Les hausses et le matériel ne se font pas lécher à proximité, car vous allez provoquer non seulement le chaos, mais aussi le pillage ! 50 mètres est un minimum. On place les hausses récoltées au-dessus des hausses en cours de remplissage ou au-dessus du corps et de la grille à reine. S’il se met à pleuvoir, on mettra le tout à l’abri, car l’humidité provoquera des micros-moisissures ou de la fermentation presqu’instantanées.
  • Les abeilles recommencent à remplir leurs hausses après s’être remises de ce « pillage » dans les règles.

Il reste enfin les visites des corps tous les 10 jours minimum. Celui qui laissera aller ses colonies, parce qu’il considère que la récolte est satisfaisante et que la saison est finie, ne pourra rien attendre de ses abeilles pour la saison froide d’hiver. Tous les 10 jours pour maitriser les cellules royales et donc les essaims secondaires tertiaires etc. On évitera que les ruches se vident. On contrôle aussi la présence de la reine et de sa ponte. J’anticipe déjà le mois de juillet, car visiter les corps avec parfois deux hausses, c’est compliqué et lourd. Pas de soucis pour les butineuses, elles seront indifférentes à ces visites répétées. Celui qui vous dira que les abeilles arrêtent de travailler parce qu’on dérange le corps de ruche a tort.

Attention, car si vous voulez garder une ou plusieurs cellules de reines, ne secouez pas les cadres de manière brutale, vous allez tuer simplement les nymphes de reines dans leur cellule.

C’est aussi le meilleur moment pour remplacer les reines. Cela stimule les butineuses à travailler de plus belle.

Pour déposer les hausses, j’ai fabriqué un comptoir à l’arrière des ruches avec deux solides lattes sur leur champ boulonnées sur des piquets. Ceci à la hauteur du bassin, afin d’éviter de se baisser et de se croquer le dos. On peut aussi retourner le couvercle et poser les hausses dessus, mais c’est plus bas et même sur le sol.

A l’atelier (de nouveau !) :
Le miel récolté est placé dans une cuve en inox ou en plastic alimentaire pour le murissement.
On ensemence avec 10 % de miel finement cristallisé pour lancer une cristallisation identique.
Dès que le processus démarre, on va tourner tous les jours pour homogénéiser le miel.
Lorsque c’est fait on met en pot et on stocke dans un endroit frais et sec en attendant de le consommer ou de le vendre aux amis, collègues, voisins et famille et visiteurs de tout horizon.
Le miel reste cru et non chauffé afin qu’il garde ses qualités vitaminées.
On peut en garder pour le mélanger au miel d’été, je ne suis pas pour, le miel de printemps est de qualité nettement supérieure.
Le miel fraichement récolté est délicieux sur le pain au levain, les crêpes, le pain perdu, sur les crèmes glacées etc.
Si vous voulez qu’il ne coule pas au travers des trous du pain, mettez-le au frigo, le froid va le durcir comme avec le beurre.

Bon appétit

RDV en juillet pour la deuxième récolte …

Dans l’attente des infos pour JUILLET… bon travail dans vos ruches

Bonne miellée

Patrick Segers

« Mois précédent | Mois suivant »