La lettre d’information du mois de Juin (juin 11, 2017)

La lettre d’information du mois de Juin (source ickowicz)

Nous sommes au coeur du trimestre où, traditionnellement, il y a grande intensité, tant chez l’abeille que pour l’apiculteur : le colza ouvre le bal et, cette année, il a miellé. Tout comme l’acacia en altitude. La chaleur des derniers jours a fait bleuir les lavandes et les transhumances ont démarré sur les spots de Drôme provençale. Un début de miellée serait à prévoir semaine prochaine avec beaucoup d’espoir, de l’eau tombée abondamment au bon moment, des orages prévus ce week-end et du beau temps pour la semaine prochaine ! Des échos sur le sapin semblent dire qu’il mielle actuellement et le tilleul à venir n’est pas en reste malgré les gelées tardives,.
Tout s’accélère : le développement des colonies, en corollaire : les essaimages …

Que se passe-t-il dans la ruche ?

Plus tôt qu’à l’ordinaire, les colonies maitrisées (quant à l’essaimage), sont déjà au maximum de leur population.

Pour la plupart d’entre nous, il a fallu diviser ou « hausser » et l’attention n’a pas à se relâcher. L’essaimage est naturel et procure à la colonie une jeune reine, mais le risque est de perdre une partie non négligeable de la ruchée. Certains divisent : essaimage artificiel ; d’autres « clippent » la reine : coupent un petit bout d’aile, ce qui a pour effet de grandement gêner son vol et même l’empêcher : on retrouve l’essaim au sol, autour de sa reine, et près de la ruche. Si il est sorti depuis peu, il n’est ainsi pas perdu et, à terme, peut même être réuni à une ruchée moyenne, peu avant la grande miellée, mais ….

Plus que jamais jouent l’observation, la connaissance de son implantation et environnement, la météo et ses prévisions, sachant qu’à présent les saints de glace sont derrière nous. Juin est le mois traditionnel de la construction, du travail de la cirière ; celui qui, cette année, aura anticipé, aura été bien inspiré. La production de cire est liée à l’explosion des floraisons et des explosions de cet ordre, il y en a déjà eues. Demain sera-t-il plus sec ?

Que fait l’apiculteur ?

Il fait quand même construire du cadre, pour le renouvellement immédiat des anciens, des trop noircis, ou la constitution d’un stock qui aura toujours utilité ultérieurement (si ce stock est protégé de la fausse teigne, entre autres, et des souris, ensuite …). Il surveille encore l’essaimage qui peut toujours se produire.

L’apiculture, si elle a quelques grandes règles de base, n’est pas pour autant science exacte ou pour le moins régulière. L’année apicole doit se ‘’ personnaliser ‘’ par l’observation de la ruchée, la connaissance de son environnement, des conditions et prévisions météo, et des options de l’apiculteur. C’est avec ce cocktail que le « mouchier » aura une année bonne (souhaitées les plus nombreuses !) et l’autre non.

C’est aussi un mois éventuel de transhumance. Après l’acacia, le tilleul puis la lavande sont deux gros fournisseurs de miel de qualité et l’apiculteur pourra profiter de ces floraisons en déplaçant ses ruches et en veillant à mettre des hausses nouvelles afin de recueillir un miel mono-floral. Les colonies seront introduites seulement lorsque 10 à 20% des fleurs sont ouvertes afin que les abeilles soient immédiatement attirées dans les cultures à polliniser et ne soient pas tentées de se tourner vers une source plus attractive.

Quelques astuces ?

L’abeille ne construit pas ou peu en rive : décaler l’avant-dernier cadre qui sera mis en rive après avoir enlevé le dernier (celui qui était en rive). Le gaufré, à construire, sera ainsi intercalé. Plus rapide encore, à cette époque seulement, la cire gaufrée peut être insérée au centre du couvain. Dans cette hypothèse, faire « glisser » les cadres après avoir enlevé le cadre de rive et intercaler. De plus, la reine utilisera au plus tôt ce cadre neuf pour pondre ; elle affectionne les cadres neufs.

Détruire les cellules royales n’empêche pas l’essaimage, tout au plus le retarde un peu : la ruchée s’applique à produire d’autres cellules au plus tôt !

Fiche technique :

Faire un essaim artificiel
Se fait dès l’apparition de faux bourdons en vol devant les ruches donc mi/fin avril.
Dans une ruchette mettre deux cadres de couvain dont un de couvain ouvert et un de couvain fermé. Ajouter un cadre de miel, un cadre bâti. Éviter la chute d’abeilles dans la manipulation ou secouer un cadre d’abeilles prises sur couvain pour renforcer la population. Mettre cet essaim en lieu obscure deux nuits, puis le placer au rucher. Le nourrir régulièrement, 25 jours après visiter la colonie chercher la reine et la marquer, si l’opération rate, réunir cet essaim avec une ruche faible.
On fait des essaims de la sorte en avril dès que la colonie atteint 6 cadres de couvain, c’est une bonne manière de limiter l’essaimage naturel.