Calendrier apicole - Août
C’est bien en Août que la saison apicole commence !
Au mois d’août, il est trop tard d’espérer encore récolter car les sources nectarifères sont pauvres, même avec des champs de moutarde ou de phacélies, les fleurs sont pauvres en nectar à cause de la baisse d’ensoleillement et du refroidissement en général.
Les abeilles visiteront néanmoins mais laissons- leur ces quelques réserves de nourriture en attendant le nourrissement de l’apiculteur.
On va se charger de préparer les colonies pour la saison suivante, c’est le démarrage pour l’année suivante !
Les réunions et les nouvelles reines : idem qu’en juillet, les réunions et ou les remplacements de reines sont les bienvenues en août et jusque mi-septembre, car cela ne dérangera pas la préparation avant l’hiver.
Les reines sont introduites avec les précautions d’usage et impératives si vous voulez le succès espéré.
L’ancienne reine sera retirée, trouvez-la à tout prix !
Même s’il n’y a plus de couvain, plus d’œufs, elle est bien présente …utilisez un tamis avec une hausse et une grille à reine si nécessaire.
N’oubliez pas de casser l’ouverture des cagettes des nouvelles reines, après trois jours vous pouvez allez voir si elle a été adoptée, avec une visite rapide. Vous la marquerez plus tard.
Vous pouvez aussi déplacer vos ruchettes faibles en invertissant avec une ruche forte afin de récupérer des butineuses. Attention par contre au pillage, en août elles ont faim et sont prêtes à tout.
Nourrissement et stimulant d’été :
Une quinzaine de jours suffit pour stimuler la reine à pondre, avec du sirop à 50 % en petites quantités à la fois.
Le nourrissement se pratique à la tombée du jour, les entrées de vol seront diminuées également.
Fin août, le nourrissement démarre avec du trim-O-bee.
La quantité conseillée est de 14 kg ou 10 litres.
La conjoncture du changement climatique et de la varroase change la donnée ! On essayera de donner 5 à 6 litres supplémentaires.
Le corps de ruche devra être réduit de deux cadres pour les corps à 12 cadres avec une partition du coté latéral le plus froid, celui exposé à l’est ou au nord. Une nouvelle méthode consiste à hiverner avec une hausse sans grille à reine, afin de faire monter la reine dans un endroit plus confiné et plus accessible pour se déplacer de cadre en cadre, car ils font la moitié de ceux du corps. La grappe se déplacera avant l’hiver vers le coin le moins froid …
La distribution du sirop se fait par doses de deux à 5 litres. Afin de les laisser encore sortir, affamez-les entre deux remplissages des nourrisseurs.
Préparer la teinture de propolis :
Gratter la propolis dans les hausses, nettoyez- la dans de l’eau bien froide avec les mains en frottant.
Les impuretés remontent à la surface.
La propolis tombe dans le fond du sceau, la récupérer avec une passette, mettez- la sécher sur du papier sulfurisé de cuisson.
La mettre à macérer dans l’alcool à 70° en suivant une proportion d’un minimum de 180 grammes par litre par saturation, afin d’obtenir un résultat de 15% de propolis dans la teinture mère.
Vous pouvez aussi utiliser de l’alcool à 96 ° que vous trouverez chez Colruyt (27 €), il faudra alors ramener le taux à 70 ° avec de l’eau bouillie.
Remuer tous les jours pendant 3 semaines pour dissoudre la solution, filtrer dans un filtre melita, mettre en flacon de pharmacie avec un compte goutte ou un spray.
En cas de béchant rhube, prendre quelques gouttes de teinture mère 3 fois par jour dans une cuillère à café de miel ou sur un morceau de sucre, de pain ou de biscuit.
Traitement des rayons :
les rayons vides sont stockés dans un endroit frais et sec, ils seront traités avec une mèche de souffre.
Des moustiquaires seront placés en bas et en haut des colonnes de hausses en laissant l’air circuler comme dans une cheminée. Si vous trouvez encore de la fausse teigne sur un ou deux cadres, les papillons auront déjà pondu ailleurs, retraitez encore.
Le gel tue la fausse teigne.
Surveillez les cadres contre les moisissures. Souffrez et Aérez !!
Oubliez les produits toxiques, comme les boules de naphtaline.
Les prédateurs :
Ah !! Les guêpes !!!! Les frelons !!!! Et les fourmis ?? !! Et encore les papillons, dont le fameux SPHINX. Il éclot au mois d’août. Pour celui-ci réduisez le trou de vol à 7 mm.
Les frelons et les guêpes seront supprimés par des pièges à guêpes, voir dans les magasins de bricolages et les alimenter avec du spa citron pur sucre ! Les abeilles ne se laisseront pas piégées, trop malignes …
Brûlez du mare de café en dessous de la grille anti varroa, ça les fait déguerpir !
Pour les fourmis, c’est moins grave, mais quand même.
Une bande de tissus avec de la glu sur les pieds du banc ou se trouvent les ruches fera l’affaire.
Préparez de la glu avec de l’huile de lin que vous faites chauffer dans une vielle casserole.
Vous pourrez utiliser le même principe pour les arbres fruitiers au printemps contre les nuisibles qui remontent du sol par le tronc.
Les boîtes de conserves remplies d’eau nécessitent des pieds en béton …ou en métal galvanisé.
Le pivert est surtout agressif fin d’hiver et au printemps par manque de nourriture, il fera de la charpie avec le bois des ruches et les planches de vol.
C’est un oiseau extrêmement farouche, donc si vos ruches sont aux abords des habitations, il ne reviendra pas de sitôt. L’épouvantail reste un moyen efficace.
Ensuite en hiver vous avez encore les musaraignes (carnivores), si vous avez réduit le trou de vol avec une grille métallique, pas de problème.
Les Varroas :
Aujourd’hui on revient au traitement à l’apistan, produit issu d’un acaricide naturel, le tau fluvalinate.
Pour ma part et je ne veux influencer personne, j’utilise le Beevital Hiveclean, totalement naturel à base d’eau, de propolis et acides naturels et le seul à pouvoir être utilisé avec la présence de couvain fermé.
J’utilise tous les trois ans de l’apistan., tous les trois ans empêche l’accoutumance du varroa.
Consultez l’AFSCA : http://www.afsca.be/apiculture/santeanimale/_documents/2015-01-12_Avisdeluttecontrelavarroase2015.pdf
La fausse teigne :
Elle s’installera dans les colonies faibles, ou il y a des cadres sans occupation d’abeilles, enlevez les cadres et placez-les une nuit au congélateur. Enlevez la soie avec une fourchette.
Et enfin les enfants chapardeurs …
Ils m’ont mis quelques ruches par terre en utilisant un long bâton !! Une pancarte prévenant du danger de multiples piqures fera peut-être l’affaire.
Cet échantillon de prédateurs en cache d’autres, revoyez vos notes et bouquins …
Suppression de rayons superflus :
Vous enlèverez les rayons latéraux et les remplacerez par des partitions. Au plus vous confinerez les abeilles au moins elles auront froid.
De plus, la nourriture doit se trouver à proximité, le nid se transformera en sphère pendant l’hiver.
N’enlevez pas de rayons contenant du pollen, elles en auront besoin lorsque la reine se remettra à pondre en janvier.
Evaluez la nourriture :
Soulevez vos ruches par l’arrière et comparez leur poids., les ruches manquant de nourriture se révéleront par une douteuse légèreté.
L’isolant du plateau :
Des coussins remplis de broyat de liège, des vieux journaux, ou une plaque de polyuréthane feront l’affaire.
La plaque rigide doit bien être plaquée contre le couvre cadre, sinon elle ne sert à rien. Les nourrisseurs représentent une zone froide, donc, enlevez-les après le nourrissement.
Les langes :
Les langes ou plateaux de plancher seront enlevés pour une bonne aération, la chaleur part par le haut, pas par le bas.
Par contre ceux qui ont la possibilité de protéger leurs ruches du vent froid du nord et de l’est, seront privilégiés.
Évitons aussi les endroits humides.
A l’atelier les dernières extractions se feront sans tarder. La mise en pot se fera dès l’apparition d’un film opaque dans la cuve de miel après une malaxion raisonnable.
Si vous tournez votre miel à la machine exagérément, il perdra sa belle couleur pêche et blanchira, le matériel sera nettoyé sans urgence, on a tout l’hiver pour le faire.
Posez une pancarte devant votre maison avec « miel de l’apiculteur en vente ici ». Quelques flèches aussi dans le village pour diriger le client potentiel.
Novembre, décembre, janvier, février feront l’objet d’un seul chapitre.
Bonne dégustation de votre miel et n’hésitez pas d’échanger avec vos collègues un pot ou l’autre, chaque miel est différent et chaque année aussi.
Dans l’attente des infos pour la rentrée … bon travail dans vos ruches
Patrick Segers