Découverte du premier nid de Vespa velutina ou Frelon Asiatique dans la région de Tournai (novembre 23, 2016)

 Une mauvaise nouvelle : il est là !  Découvert à Guignies (Tournaisis) au sommet d’un bouleau.

Pour la première fois en Belgique, un nid de frelons asiatiques a été découvert à Guignies en fin de semaine dernière.

Le tout, totalement par hasard: ce sont des enfants qui sont à l’origine de la découverte alors qu’il participaient à une animation organisée par le Centre Régional d’Initiation à l’Environnement (CRIE) de Mouscron.

« Les enfants sont venus me voir, raconte Nicolas Dachy, animateur nature au CRIE mais aussi apiculteur, en me disant qu’ils venaient de trouver un frelon, ce qui en soit n’est pas anormal, les frelons européens étant assez communs, mais le frelon qu’ils ont ramené était beaucoup plus foncé, un peu plus petit et avec des pattes de couleur jaune. J’ai directement reconnu le frelon asiatique une surprise parce que celui-ci n’avait jamais été observé en Belgique« .

Arrivés de Chine

La « vespa velutina« , c’est son nom scientifique, est arrivée en France en 2004, dans un container transportant des poteries importées de Chine. L’insecte s’est très bien adapté à notre climat et supporte une très large amplitude de températures. Depuis son arrivée en France, le frelon se répand dans le pays et remonte vers le Nord.

Le frelon asiatique peut accomplir jusqu’à 60 kilomètres par an pour coloniser de nouveaux territoires, poursuit Nicolas Dachy, on s’attendait donc à son arrivée en Belgique mais pas si tôt, on pensait en effet bénéficier d’encore quelques années de répit. Son arrivée n’est donc pas une surprise même si c’est une première.

Le problème c’est que ces frelons asiatiques se nourrissent d’abeilles et peuvent ainsi décimer des populations entières.

Il n’est pas dangereux pour l’homme, il n’y a donc pas de crainte à avoir par rapport à son installation chez nous, mais c’est particulièrement embêtant pour les apiculteurs étant donné qu’il se nourrit essentiellement d’abeilles.

Un prédateur organisé

Le frelon asiatique s’y prend toujours de la même manière pour attaquer les abeilles :

il fait un vol stationnaire devant la ruche et il s’empare des abeilles une à une quand elles entrent ou sortent. De cette façon, il diminue la quantité d’abeilles à l’intérieur de la ruche et, plus grave encore, il crée une panique au sein de celle-ci: les abeilles n’osent alors plus sortir, elles consomment leur réserve de miel avant de progressivement mourir de faim

Le problème vient du fait que, contrairement à leurs homologues de là-bas, nos abeilles ne connaissent pas le frelon asiatique et n’ont donc pas les armes pour se défendre, alors que dans les zones d’origine de ces frelons, les abeilles attaquent le frelon, l’emballent et le surchauffent, ce qui permet à la colonie de se défendre. Nos abeilles n’ont pas ce réflexe, d’où leur fragilité face à cet envahisseur.

Pas de véritables ennemis

Etant donné les ravages causés par ces frelons, il faut procéder à la destruction de leur nid. Dans un gros nid comme celui qui vient d’être détruit dans le Tournaisis , il y a entre 3 et 500 fondatrices prêtes à fonder un nid l’année prochaineselon les dires de Michel Deproft, directeur scientifique du Centre de Recherches Agronomiques à Gembloux, ce qui explique la dynamique complètement explosive de cet insecte.

Le problème est qu’en l’absence de véritables adversaires, ces nouveaux colonisateurs prolifèrent en attendant l’installation progressive d’ennemis qui entraînera la maîtrise de cette expansion. (infos RTBF)

Article du VERS L’AVENIR